Comment François Clerc, paysan devenu sans-culotte,
fut le sauveur du Haut-Jura,
devint mathématicien, physicien,
“l’un des plus savants hommes de France”,
et assura la renaissance de l'astronomie lyonnaise.
Si Désiré Dalloz était déjà connu dans le Jura comme le grand homme de Septmoncel, si André-Marie Ampère reste pour les lyonnais le physicien de Poleymieux, les jurassiens de Sarrogna furent bien aises d’apprendre grâce à Roger Bergeret qu’ils pouvaient eux aussi revendiquer un personnage hors du commun, en la personne de François Clerc.
I - Introduction
C’est en effet une personnalité exceptionnelle et injustement oubliée que nous vous invitons à découvrir. Que l’on en juge : François Clerc fut le sauveur de la ville de Saint-Claude et du Haut-Jura pendant la famine de l’hiver 1793-1794. Premier haut-jurassien à entrer à l’École Normale (Note 1), il participa à la diffusion du mètre et des mesures républicaines, devint mathématicien et astronome, forma de nombreuses promotions de polytechniciens, fut l’ami et le collaborateur d'Ampère, le maître d'Edgar Quinet, l’un des pères de notre enseignement républicain, et enfin celui qui releva l'astronomie lyonnaise que la Révolution avait balayée.
Le plus étrange est que François Clerc semble avoir organisé sa propre disparition posthume ! Sa redécouverte consista à regrouper comme un puzzle les différentes parties de sa vie à partir d’archives et de sources très dipersées, qui nous ont conduit au travers de toute l’histoire de la France et dans tous les milieux, de l’Ancien Régime à la veille de la Seconde République.
II - François Clerc dans les archives de Saint-Claude
C’est dans les registres des séances d’une société populaire de la Révolution que nous avons découvert François Clerc. Cette société, un club révolutionnaire comme il y en eut des milliers à l’époque, avait été constituée en septembre 1793, en pleine guerre civile et étrangère (crise fédéraliste) sur le modèle du club des Jacobins de Paris. Elle adopta rapidement le langage et les signes vestimentaires, de même que les cultes (culte de Marat) des sans-culottes parisiens. Avec elle, plus de deux cents san-claudiens crurent alors réaliser une sorte de révolution des mentalités et des mœurs en diffusant l’idéal révolutionnaire, les idées de Rousseau et les catéchismes de Saint-Just et de Marat.
Professeur nouvellement recruté par la municipalité pour le collège en 1791, François Clerc fut parmi les plus assidus aux réunions convoquées “au son de la cloche” et deux fois par semaine à la chapelle du collège (ancien couvent des Capucins, à l’emplacement de l’actuel collège Rosset). Au cours des “épurations” mensuelles (sortes d’autocritiques publiques), Clerc, souvent élu au bureau (Note 2) apparut comme un révolutionnaire intransigeant sur les principes, tutoya, se coiffa du bonnet phrygien, mais demeura hostile à l’instauration d’une terreur locale et notamment d’une liste de suspects.
Mais Clerc disparut des compte-rendus des réunions de la société : une première fois, sans autre précision, pour une “mission à la Convention”, à Paris, en janvier 1794, une seconde fois, définitivement, en janvier 1795. Etait-il retourné dans la foule des sans-noms de l’histoire ou avait-t-il sombré dans la tourmente révolutionnaire ?
III - Clerc retrouvé à Paris. Comment il porta à la Convention
le trésor de Saint Claude et des églises du Haut-Jura,
et obtint un changement de nom et des vivres pour la ville.
C’est dans les archives de la Convention (éd. C.N.R.S. à la Bibliothèque Nationale) que nous avons retrouvé trace de Clerc . Nous y apprenons que la mission confiée par le district du Haut-Jura et par la Société Populaire était de la plus haute importance. Il s’agissait ni plus ni moins que d’apporter à la Convention l’impressionnant trésor des églises du Haut-Jura, confisqué par les révolutionnaires, avec, en particulier, les ornements de la châsse de Saint Claude. De plus,Clerc était chargé d’une mission politique : faire devant la Convention montagnarde une déclaration de fidélité de Saint-Claude au gouvernement révolutionnaire (qui soupçonnait à juste titre la ville de fédéralisme), en obtenir un nom “déchristianisé”, et surtout, en échange, des réquisitions en grains, alors que la ville était menacée d’une terrible disette, en plein hiver 1794.
Clerc, âgé seulement de vingt cinq ans, s’acquitta à merveille de sa mission :
au cours de la séance du 31 janvier 1794, il prononça aux Tuileries, devenues Palais-National,
devant la Convention, un discours de sa composition tout vibrant de robespierrisme.
Ecoutons en résonner la péroraison enflammée, sous les lambris de la défunte monarchie :
Quand même nous ne serions pas assurés d’obtenir de vous les marques de la tendresse paternelle
(des vivres !), nous ne jurerions pas moins de nous ensevelir sous nos rochers,
plutôt que de jamais abandonner la liberté!” (Note 3).
Clerc remit à l’Assemblée plus de cent quarante kilos d’argenterie des églises,
une pierre précieuse évaluée à 10 000 livres (partie de la châsse de Saint Claude
ou d’un ostensoir ?), sans compter quantité de cloches pour la fabrication de canons.
La Convention le renvoya devant l’un de ses comités, le Comité d’Instruction,
pour le changement de nom : Saint-Claude devint Condat-la-Montagne.
Grâce à quoi la ville conserva sa municipalité, se trouva épargnée par la répression
qui suivit la défaite des fédéralistes et ignora pratiquement la Terreur.
Plus que tout importait de manger : le marché aux grains fut alimenté dès janvier 1794
grâce aux réquisitions faites sur les marchés d’Orgelet et jusqu’en Bresse
sur les ordres du gouvernement révolutionnaire.
Clerc fut bien le sauveur de Saint-Claude. Mais toute sa vie il tentera de faire oublier son passé de “tombeur de cloches” et de “détrousseur de Saint-Claude”. On peut dire qu’il y est parfaitement parvenu : n’est-il pas totalement oublié dans cette ville ?
IV - La raison de la seconde disparition de Clerc,
premier jurassien à intégrer la première École Normale.
Ses premiers travaux scientifiques, avec Delambre et Lalande.
Restait l’énigme de la seconde disparition. Notre seule chance de retrouver Clerc, s’il n’avait pas succombé au cours de la Révolution et surtout de la contre-Révolution, était de le chercher dans les dossiers des personnels de l’Instruction Publique en partie conservés aux Archives Nationales (série F 17). Nous fûmes comblés : nous avons retrouvé un carton entièrement constitué de pièces relatives à Clerc ! L’une d’elles nous donne la clé de cette seconde disparition : la décision du “jury d’instruction” du district de Saint-Claude de l’envoyer à Paris à la première École Normale (baptisée parfois Supérieure), dite École Normale de l'an III.
Avant de se séparer, en 1795, la Convention s’était en effet préoccupée d’organiser un nouveau système d’enseignement secondaire. Un premier niveau était constitué par un réseau d’écoles dites improprement "primaires" dans lesquelles l’enseignement devait être assuré par des "instituteurs” recrutés par des jurys d’instruction désignés par les districts. Pour en former les maîtres était créée une École Normale, accueillant des élèves désignés par les comités révolutionnaires locaux à raison de un pour 20 000 habitants. C’est ainsi que, grâce à la Révolution, Clerc se retrouva pour la seconde fois à Paris, non pas dans l’ambiance survoltée d’une assemblée révolutionnaire, mais sous les verrières du grand amphithéâtre du Muséum (encore debout et quasi inchangé aujourd’hui au Jardin des Plantes). Que l’on imagine l’ébahissement de notre jeune jurassien, sous la lumière crue des verrières et dans le froid glacial de janvier 1795, prenant ses premières leçons des plus grands savants de l’époque, les mathématiciens Lagrange et Laplace, le géomètre Monge, le chimiste Berthollet, le naturaliste Daubenton ! Il était le témoin des débuts de l’enseignement scientifique de l’époque contemporaine.
L’École fonctionna mal et peu de temps (quatre mois en 1795, avec des étudiants souvent médiocres et mourant de faim). Mais Clerc, curieusement, put séjourner à Paris jusqu’en janvier 1796. Les savants, notamment les astronomes et mathématiciens, alors mobilisés par la Révolution pour la détermination du mètre, avaient-ils remarqué ses talents exceptionnels lors des Conférences spéciales de l’École destinées aux bons mathématiciens ? De nombreux indices confirment cette hypothèse. La composition d’ouvrages de mathématiques modernes était l’un des objectifs des Conférences de mathématiques : Clerc revint dans le Jura auteur d’un premier ouvrage sur la géométrie (Note 4). Il était, à son retour de Paris, déjà connu de membres de l’Institut, l’astronome Lalande, originaire de Bourg, le mathématicien et astronome Delambre, père du mètre, attelé depuis 1792 à de longs travaux de triangulation pour la mesure du méridien : ces deux savants jouèrent, nous le verrons, un rôle essentiel dans sa carrière.
Ainsi la Révolution fit passer Clerc d’un étroit milieu d’enseignants de province aux rives de la haute science : en novembre 1796, le jury d’instruction du département de l’Ain, sur la recommandation du célèbre astronome Lalande, membre de l’Institut, le choisit comme professeur de mathématiques à l’École Centrale de Bourg où il sera professeur de mathématiques (remarquer la spécialisation) de 1796 à 1803.
V - La carrière de Clerc : un parcours exceptionnel
A partir du dossier de retraite de Clerc, il nous fut relativement facile de reconstituer le puzzle de son étonnant parcours, n’en déplaise peut-être à la volonté de notre héros de brouiller les pistes. Nous le suivons depuis sa naissance en 1769 dans un hameau du village de Sarrogna, à Villeneuve, près d’Orgelet, ainé d’une famille de quatre enfants. Le grand-père paternel était un paysan illettré, mais déjà son père était menuisier et savait écrire. Clerc fréquenta probablement l’école de Sarrogna : bien avant Guizot et Ferry, tous les villages du bailliage possédaient leur école et les enfants pauvres désignés par le curé y étaient admis gratuitement. On peut supposer qu’il suivit ensuite les classes du collège d’Orgelet (le vieux collège de la Place au Vin, encore debout).
Au prestigieux collège de Dole il fut l’élève d’un théologien réputé, et néanmoins ouvert à la philosophie des Lumières, le futur évêque constitutionnel de Saint-Claude, Moyse. Ancien établissement des Jésuites, le collège de Dole bénéficiait d’un enseignement des mathématiques de haut niveau, grâce à un écclésiastique, l’abbé Jantet, qui avait une prédilection pour les mathématiques les plus "modernes” de l’époque, mathématiques qui plus tard fascinèrent Clerc : calcul différentiel et intégral d'Euler, trigonométrie, opérations numériques et mécanique analytique de Lagrange. Il en fut ébloui et en éblouira l’un de ses futurs élèves, Edgar Quinet. Clerc le révolutionnaire et le maître vénéré du laïc Quinet fut bien élévé “sur les genoux de l’Église”, qu’il dépouillera en 1793.
Lorsque survint la Révolution, il avait terminé ses études, probablement muni du baccalauréat-es-arts. La municipalité révolutionnaire de Saint-Claude se trouvait démunie de professeurs pour son collège, ces derniers, les “régents”, ayant pour la plupart refusé de prêter le serment civique. C'est à ces circonstances que, instruit et sans emploi, il dut d’être recruté comme “professeur de philosophie”, en 1791, à l’âge de vingt deux ans. C’est au collège (où siégeait la Société Populaire !) que la Révolution le trouva, et l’on connait la suite : l’adhésion à la Société Populaire, la Convention, puis l’Ecole Normale et enfin l’École Centrale de Bourg-en-Bresse (qui allait devenir le lycée de Bourg).
Notre ex-sans culotte se trouvait donc dans cette ville au moment du coup d’état de Bonaparte du 18 brumaire (9 novembre 1799). Saurons-nous jamais comment il accueillit la nouvelle ? En tout cas, le nouveau maître de la France voulait tourner la page de la Révolution et, surtout, avait besoin de talents comme le sien. Une nouvelle carrière, celle de la haute science, s’ouvrit alors à François Clerc. Entre science et politique, comme beaucoup de savants, il choisit la science.
VI - Sous le Consulat, Clerc participe à la diffusion du Système Métrique
Clerc était donc professeur à l’École Centrale de Bourg lorsque Delambre et Méchain donnèrent au mètre sa longueur “officielle”. Des étalons en avaient été présentés au Conseil des Cinq Cents et au Conseil des anciens en juin 1799. En juin 1800 arrivèrent dans les départements les premières matrices. On avait besoin de bons mathématiciens, calculateurs et vulgarisateurs. C'est à Clerc que revint la mission officielle d’établir un tableau des correspondances entre les mesures républicaines et les mesures anciennes dans le département de l’Ain.
Il produisit un ouvrage d’une rigueur et d’une clarté jugées exceptionnelles. Son Instruction sur les mesures républicaines et les mesures anciennes (Note 5) publiée en un temps record, dès 1801, exposait les bases philosophiques et scientifiques du nouveau système, dont il rappelait qu’il visait à l’universalité et au rapprochement des hommes en prenant ses fondements dans la nature. Il fournissait des tables très complètes d’équivalence avec toutes les mesures de l’Ancien Régime en usage dans l’Ain et dans les foires importantes de la région, ainsi que des méthodes de calcul pour retrouver ces équivalences en utilisant des tables de logarithmes.
Dans cette publication, Clerc se révélait un vulgarisateur rigoureux au langage étonnamment moderne. L’ouvrage, édité aux frais du Ministère de l’Intérieur, fut acquis non seulement dans l’Ain, mais aussi le Jura et le Doubs, où on le trouve, précieux instrument de travail pour les chercheurs, dans les bibliothèques et les dépôts d’archives.
C’est à Bourg qu’il eut la chance de rencontrer l’un des plus grands savants de son temps, Ampère.
Ils devinrent amis, et Ampère développa une grande admiration pour l'aisance mathématique de Clerc,
jusqu'à le baptiser plaisamment le phénix de Bourg-en-Bresse ! Clerc, membre et coqueluche
de l’Académie de l’Ain, était aussi le correspondant d’un burgien internationalement connu,
l’astronome Lalande.
VII - Clerc retrouvé dans la correspondance de son ami Ampère.
Comment il participa avec lui à l'évolution du calcul des probabilités
et contribua à lui révéler son génie scientifique.
C’est par hasard, dans la correspondance de Ampère, et sans nullement songer à Clerc, que nous avons découvert comment les deux hommes se connurent et devinrent amis “pour la vie”. Ampère arriva en 1801 à l’École Centrale de l’Ain, pour enseigner la physique et la chimie. Dès leur rencontre s’établit entre Clerc et Ampère une admiration réciproque, nourrie par une étroite coopération. Ils venaient pourtant d’horizons opposés : le père d'Ampère, négociant lyonnais, avait été guillotiné en raison de son rôle dans l’insurrection fédéraliste de Lyon en 1793, par ces mêmes jacobins dont se réclamait alors Clerc, fils de paysans de Sarrogna !
Ils passèrent ensemble des journées à réorganiser le cabinet d’instruments de physique et de chimie et, le décadi, à y réaliser des expériences. Un ouvrage en commun fut entrepris, les Leçons élémentaires sur les séries, pour mettre à la portée des écoles centrales les mathématiques les plus modernes, car tout restait à faire dans ce domaine.
Grâce à Clerc, Ampère prit conscience de son propre génie. Il entreprit son premier ouvrage, qui devait révolutionner le calcul des probabilités, Considérations mathématiques sur le jeu, afin de l’envoyer aux membres de l’Institut, et notamment au célèbre Laplace. Il y travailla avec Clerc qui relut les démonstrations et en refit même l’introduction. Le grand Lalande, peu mathématicien, le trouva d’accès trop difficile. Ampère refusa de le simplifier. Clerc encouragea ce refus : il fallait envoyer l’ouvrage tel quel à l’Institut des Sciences. Ce fut lui qui eut l’honneur de signer, avec Lalande, non rancunier, le rapport accompagnant son envoi à Paris. Laplace le couvrit d’éloges et le fit connaître à tout le monde scientifique d’Europe. Les Considérations mathématiques sur le jeu devaient immédiatement valoir à Ampère une réputation flatteuse dans les Académies européennes, marquant le début d'un brillant parcours scientifique à l’Institut et au Collège de France (Note 6).
Clerc ne reniait pas ses origines modestes. Il fit connaître l’un de ses frères à Ampère, qui confia son étonnement à sa femme : Figure toi un paysan niais de mine et de langage, sans l'être peut-être sur tous les points, je ne sais. Il parle par monosyllabes. Il cherche à parler français, mais son patois de Saint-Claude se décèle dans tout son langage, surtout à l'accent. En comparant ces deux frères opposés en tout, j'admirais celui qui avait su devenir un homme aussi estimable que François Clerc.
VIII - Clerc nommé par Bonaparte puis Napoléon
professeur aux lycées de Moulins puis de Lyon.
Ampère et Clerc : deux carrières longtemps parallèles
Avec la création des lycées par la loi du II floréal an X (1er mai 1802), pour remplacer les écoles centrales, se mit en place ce qui allait devenir le pilier de l’enseignement secondaire français jusque dans la seconde moitié du XXe siècle. La nomination des professeurs des lycées relevait alors du Premier Consul qui choisissait entre deux candidats proposés par trois commissaires généraux (dont un ou deux inspecteurs) et trois membres de l’Institut. Être nommé constituait donc une sérieuse course d’obstacles ! Mais Delambre, le créateur du mètre, avait été nommé inspecteur des sciences. La chance souriait donc à Clerc : Delambre le connaissait déjà ! Nous avons par Ampère la description de l’inspection et de ses fastes. L’attente dura des semaines: la rumeur (déjà !) précédait les inspecteurs de plusieurs centaines de kilomètres (comment ?). Clerc et Ampère échangèrent leurs élèves pour les exercer : les inspecteurs prenaient alors le temps d’interroger ces derniers en l’absence des professeurs ! Quant à nos deux amis, ils firent nettoyer leur habit si fort que, le jour de l’inspection, ils empestaient la térébenthine !
Leurs inspections, on s’en doute, furent brillantes : Ampère réalisa ainsi son rêve de rejoindre le lycée de Lyon (futur lycée Ampère) en mai 1803. Soutenu par Delambre et Lagrange, il se vit ensuite offrir un poste de répétiteur d'analyse à l’Ecole Polytechnique, poste qu’il acceptera en octobre 1804. Ampère sera élu à l'Académie des Sciences en 1814, au Collège de France en 1824.
De son côté, Clerc était nommé, en attente de mieux également, professeur de troisième et quatrième classe de mathématiques au lycée de Moulins, pour y enseigner l’astronomie, à laquelle il s’était intéressé spécialement depuis son passage à l’Ecole Normale et depuis ses contacts avec Lalande, ainsi que la géométrie. Sa nomination au lycée de Lyon (sur le poste libéré par le départ d'Ampère) suivit de peu la première. Ce fut presque une affaire d’État, pour laquelle il bénéficia de l’appui des plus hautes sommités scientifiques: les savants Delambre, Lalande, De Jussieu, Ampère, c’est-à-dire des membres de l’Institut (Note 7). Mais il avait des ennemis au Conseil d’Etat, car la police connaissait certainement son passé jacobin. Bonaparte dut louvoyer entre les différentes coteries : savants et “idéologues” héritiers de la Révolution, qui peuplaient l’Institut, s’opposaient aux catholiques qui penchaient vers le conservatisme, comme le futur Grand maître de l’Université, Fontanes, influent au Conseil d’État. Delambre obtint finalement en faveur de Clerc l’appui d’un personnage considérable, Fourcroy, directeur de l’Instruction publique : le 1er janvier 1805, il fut nommé professeur de troisième et quatrième classe de mathématiques au lycée de Lyon “en remplacement de M. Ampère”, par Napoléon !
Les relations professionnelles continuèrent entre les deux amis. Clerc inaugura à Lyon en 1809 les prestigieuses sections de mathématiques élémentaires et de mathématiques spéciales préparant à Polytechnique. Ses meilleurs élèves retrouvaient ainsi son ami Ampère. Ce dernier associa Clerc à ses travaux : ainsi, en 1822, au moment où il faisait ses découvertes fondamentales en électromagnétisme, le vit-on s’enquérir des expériences que réalisait Clerc dans ce domaine auprès de son ami l’écrivain et philosophe Ballanche. On mesure par là combien l’enseignement scientifique dans les lycées, au moins en ce qui concerne Clerc et le lycée Ampère, était lié étroitement aux recherches et découvertes scientifiques en cours.
Mais tout n'était pas du goût de F. Clerc, comme il l'écrit lui-même : Jusqu'en 1814, je n'ai pu m'occuper que de mes élèves; mais à cette époque, je fus surchargé de la classe de Philosophie. Que pouvais-je faire pour l'astronomie? Enfin débarrassé de la philosophie, ou plutôt ayant échangé l'enseignement de la philosophie contre celui de la physique, j'ai pu me rendre à mes goûts primitifs. M'étant pourvu de quelques instruments, à mes frais, et ayant obtenu quelques réparations à l'Observatoire, je me suis livré aux observations. C'est donc en 1814 que Clerc commença enfin à utiliser l'Observatoire historique comme l'avait voulu un siècle plus tôt son concepteur le P. de Saint-Bonnet : pour l'observation des astres ... À cet instant renaissait l'astronomie lyonnaise.
Ampère fut le parrain de Clerc à l’Académie des Sciences et Lettres de Lyon. Il y présenta ses travaux dans les termes les plus élogieux. A propos du Commentaire des Courbes du troisième ordre de Newton, ouvrage de Stirling traduit et commenté par Clerc , Ampère écrivit à l’Académie : Pourquoi les ouvrages de mathématiques ne sont-ils pas toujours écrits d’une manière qui joint tant de simplicité à tant d’agréments ?...
Ampère vanta à propos d’un autre ouvrage de Clerc l'élégance du calcul : Clerc est digne des grands
modèles que nous offrent en ce genre les écrits de Euler et de Lagrange. On trouve ainsi dans ce court
mais utile ouvrage le sceau du génie mathématique. (Note 8).
Le compliment, venant d'Ampère, n’était pas mince !
La carrière de Clerc se poursuivit brillamment à Lyon : devenu officier de l’Université, il bénéficia également
de la création des premières facultés de Lyon en étant nommé professeur à la Faculté des Sciences.
Il donna à partir de 1828 un cours public d’astronomie. Ces fonctions lui assuraient un revenu confortable
qui lui permit d’arriver au seuil de la bourgeoisie : son traitement était en 1837 de 4800 francs par an.
En 1842, un maître d’études de collège sur quatre gagnait moins de 500 francs, la majorité des professeurs
de collèges gagnant entre 1000 et 1500 francs.
Mais l'influence de François Clerc s’exerça bien au delà de la sphère lyonnaise ...
IX - Clerc parmi les inspirateurs des pères de l’École laïque
Clerc forma des générations de candidats polytechniciens. On pouvait donc espérer retrouver chez ces derniers des témoignages de l’influence qu’il avait pu exercer sur eux. Nous nous sommes limités pour l’instant à l’historien, philosophe et homme politique Edgar Quinet (1803-1875), apôtre de la liberté et de la laïcité républicaines, qui fut son élève lorsqu’il prépara Polytechnique au lycée de Lyon, de 1817 à 1820. Nous avons retrouvé dans l’ouvrage de Quinet L'histoire de mes idées, paru en 1858, de même que dans de nombreuses lettres à sa mère, le souvenir ébloui du maître que fut notre Clerc. Il nous fait même son portrait physique autant que moral, qui semble annoncer les “hussards noirs” de la république décrits par Péguy :
... visage austère, buste de philosophe grec, la correction, la méthode rigoureuse ... Gare à celui qui restait attardé en chemin ... Je ne me perdis pas, car j'ose dire que je sentais la sublimité, la poésie inexprimable des mathématiques ... C'était à mes yeux comme des colonnes d'émeraude, fixes, immuables, qui se dressaient tout à coup au milieu du chaos de mon intelligence en ferment. Je m'appuyais avec sécurité sur ces colonnes, le monde se raffermissait à mes yeux ... Il me fit aimer comme un pythagoricien la pureté incorruptible de la géométrie. Intraitable sur les figures que nous devions tracer comme au burin, Monsieur Clerc faisait de cette incorruptibilité un devoir ... Ainsi les mathématiques me donnaient le goût de la lumière. Dès ce moment, j’aspirais, du fond de ma nuit, à la clarté et n'ai plus cessé d'y aspirer... (Note 9). Clerc méritait bien le qualificatif dont l’honora Quinet : Un des plus savants hommes et l'un des meilleurs professeurs de France.
X - L’œuvre scientifique de François Clerc
Ce fut dès la première École Normale, au moment où la grande question était de déterminer le plus exactement, par l’astronomie de position, la longueur et la forme des méridiens, que Clerc, nous l’avons vu, se consacra particulièrement à cette discipline et aux problèmes de mesure, participant ainsi à un premier mouvement de spécialisation des sciences.
Entre 1803 et 1806 s’instaura une collaboration importante entre lui et les astronomes de l’Institut, Lalande et Delambre. Au premier, Clerc adressa Latitudes, longitudes, angles de position d'étoiles nouvellement observées, de même que les Aberrations et nutations de 141 étoiles principales. Clerc n’avait pas alors d’instruments : Lalande faisait donc des observations ou relevés au quart de cercle ou au télescope, et Clerc les calculs astronomiques.
À Delambre, il adressa en 1805, les Tables de correspondance entre la latitude sur le sphéroïde terrestre et la latitude sur la Terre considérée comme sphérique : Clerc fit donc partie des astronomes qui contribuèrent à dresser un réseau géodésique plus précis et à faire progresser la cartographie au début du dix-neuvième siècle.
C’est grâce à Clerc que l’Observatoire de Lyon fut restauré. Il en devint le directeur en 1817.
Enfin Clerc se consacra à la météorologie. La météorologie scientifique était récente. De son observatoire dans la tour, encore debout, du lycée Ampère, il établit de remarquables feuilles d’observation (trois relevés par jour !) pour les années 1817, 1818, 1819, feuilles grâce auxquelles on dispose de séries précieuses qui permettraient aujourd’hui des travaux sur les modifications du climat (Note 10).
Au total, une oeuvre scientifique plus qu’estimable, pas moins de 27 ouvrages, rapports à l’Académie des Sciences de Paris ou Lyon, traductions, transmis à la communauté scientifique internationale.
XI - Clerc inventeur social.
Repris par la politique, il tombe en disgrâce.
Clerc s’intéressait de près aux questions sociales : il avait élaboré, dès ses débuts à Lyon (vers 1806!), sous prétexte d’exercices destinés aux élèves, un curieux projet qui évoquait à la fois une caisse d’épargne et un système d’assurances sociales. Il commençait par une belle justification pédagogique :
Les formules mathématiques qui me plaisent le plus sont celles que l'on peut faire tourner à l'avantage immédiat et prochain de la société. Ce sont aussi celles qu'un professeur doit exposer à ses élèves avec un soin tout particulier, étant d'une utilité que j’ose dire politique. Il poursuivait : Tout citoyen aurait la liberté de verser ses économies, d’en retirer ou d’en capitaliser les intérêts. Cette épargne exempterait l’artisan de recourir à la bienfaisance publique lorsque la nature lui distribuant encore des jours lui retirerait ses forces. Elle lui fournirait des ressources pour établir ses enfants ou payer les frais de leur apprentissage ou la consolation d’apporter à sa veuve un sort étranger à la misère. Un "hôpital” recevant ces fonds les placerait à un taux plus fort ou les ferait fructifier d’une tout autre manière. Une solution préférable à l’agiotage (la bourse) serait que l’hôpital forme quelque établissement comme filature de soie, de laine, coton ... Par là ses revenus seraient augmentés et la classe des indigents plus occupée et moins malaisée ... (Note 11).
Clerc envisagea en mathématicien les modalités pratiques et chiffrées de fonctionnement de son système à partir de bases statistiques (tables de l’espérance de vie dans les villes moyennes, fournies par le Bureau des longitudes), de simulations mathématiques des versements et rentes selon toutes les conjonctures envisageables. Il n’oublia pas la garantie nécessaire de l’État : Il serait désirable que chaque département eût une telle caisse ... Le gouvernement serait le garant de la gestion des administrateurs.
Clerc eut probablement quelque sympathie pour l’insurrection lyonnaise de 1834, sous le règne de Louis-Philippe : les républicains des sociétés secrètes, dont les anciens “Volontaires du Rhône”, société formée en 1830 pour soutenir les révolutionnaires italiens, s’emparèrent de Lyon à la suite, semble-t-il, de la dissolution d’une Société mutuelliste, en vertu d’une loi interdisant les associations. Clerc avait appris l’italien, avait des relations avec les sociétés savantes d’Italie, notamment de Turin et Milan, et s’était intéressé à l’économie sociale.
Dans un rapport de 1834 (l’année qui vit les tueries de la rue Transnonain à Paris et la dissolution de la société des Droits de l’Homme) les inspecteurs généraux émirent le voeu que Clerc se démît de sa chaire et regrettèrent qu’il ait refusé de donner de lui même cette démission. Il essaya de se défendre auprès du ministre de l’Instruction publique Guizot. Il allégua des témoignages de soutien et d’affection que lui témoignèrent ses anciens élèves ou leurs parents. En 1838, il démissionna néanmoins de son poste de professeur de mathématiques spéciales.
Le Recteur et le Ministre supprimèrent alors son enseignement d’astronomie à la Faculté, sous le prétexte que, n’étant plus professeur de mathématiques spéciales au lycée, Clerc ne pouvait plus occuper de poste à la Faculté ! Clerc fut donc admis à une retraite complète, ulcéré mais en excellente santé, âgé de soixante neuf ans, après il est vrai 46 ans, 11 mois et 19 jours d’activité, d’octobre 1791 à septembre 1838. Il mourut dans un oubli peut-être concerté (l’Académie de Lyon ne fit plus mention de lui semble-t-il après 1838...) en juin 1847, son dernier domicile étant au 6 rue de Pavie, à Lyon.
XII - Parti de rien, "un des plus savants hommes de France".
L’histoire de notre petit paysan de Sarrogna permet de parcourir un ensemble d’événements et de transformations de première ampleur au tournant de l’ancien régime et des révolutions du XIXe siècle. Les destinées individuelles comme la sienne recoupent le mouvement d’ensemble de la société française.
Il illustre cette génération de pauvres qui fut élevée grâce à l’Église, se retrouva, à l’âge adulte, instruite mais sans emploi à la mesure de ses capacités ou de ses ambitions, et qui s’engagea à fond dans la Révolution.
Clerc appartient à la première couche d’enseignants et de scientifiques de la France contemporaine, enseignants recrutés par les “jurys d’instruction” de la période révolutionnaire selon des critères que nous dirions “idéologiques”, mais, on l’a trop souvent oublié, également sur mérite et sur pièces. L’ École Normale An III, si brève que fût son existence, contribua à initier à la haute science cette nouvelle génération. Ces professeurs-savants, comme le souhaitaient les fondateurs de l’École Normale, furent capables d’enseigner la “science en train de se faire”. Clerc refaisait dans les jours suivant leur réalisation et devant ses élèves les expériences de Ampère, il correspondait avec des membres de l’Institut, il dirigeait l’Observatoire de Lyon.
Clerc illustre enfin une sorte de mutation dans le personnel scientifique. Au XVIIIe siècle, faire de la science était une activité avant tout de curiosité nécessitant fortune, loisir ou, pour les plus humbles par leurs origines sociales, un véritable génie et des protecteurs pour accéder à l’Académie. Désormais, la science devint un métier : la Révolution, en créant un véritable enseignement scientifique (Normale, Polytechnique) avait permis à des hommes comme Clerc, de devenir à la fois un “savant professionnel” et un enseignant. Quand les plus grands, comme Ampère ou Quinet, disaient de lui qu’il était l’un des plus savants hommes de France, ils ne distinguaient point ces fonctions. En paraphrasant Michel Serres, Clerc posséda à la fois le savoir, le savoir-faire et le faire savoir. Ne mériterait-il pas d’être enfin tiré de l’oubli ?
L'auteur :
Roger Bergeret, d'origine lyonnaise, professeur agrégé d’histoire et géographie au Lycée du Pré-Saint-Sauveur, à Saint-Claude (Jura), est membre de la Société Voltaire. Il est l'auteur de divers ouvrages :
- Christin, collaborateur de Voltaire
- Trilogie théâtrale (Les mystères de Saint-Claude, Les Héritiers, La Cathédrale du Peuple)
- Une adaptation de Candide (Candide ou le bonheur au... XXIe siècle)
- Divers articles dans les volumes de la Société Voltaire, les Cahiers Voltaire
- Une pièce de théâtre, Les Sans-Culottes de Saint-Claude, jouée lors du Bicentenaire de 1789
- Une Chronologie narrative : la Révolution à Saint-Claude, publiée dans le bulletin spécial des Amis du Vieux Saint-Claude : le Haut-Jura et la Révolution, 1789-1989
- Étude sur Clerc présentée à la Société d’Émulation du Jura en octobre 1995
Notes, sources & compléments
1.
Cette École Normale de l'an III fut en 1794 une création (du 9 Brumaire An III)
éphémère de la Convention Nationale. Les cours furent dispensés du 1er Pluviôse
au 30 Floréal An III, soit du 20 janvier au 19 mai 1795.
Elle n'a aucun rapport avec le Pensionnat Normal créé en 1810
au sein de l'Université Impériale, devenu ensuite École Normale,
puis École Normale Supérieure (ENS) en 1847, que l'on connaît aujourd'hui.
Alors, pourquoi associe-t-on ces deux structures ?
L'ENS se réclame à juste titre d'une exigence d'excellence, avec
une très forte mise en avant de qualités normaliennes qui sont celles du savant.
C'était bien là l'esprit de la création de la première École Normale,
et c'est la justification utilisée en 1895 pour justifier cette distorsion
de la réalité historique ; et puis cela a permis de fêter alors un centenaire de l'ENS !
On peut noter que l'exigence d'excellence de la première École Normale
n'était pas une figure de style : les leçons de mathématiques étaient données
par rien moins que Laplace, Lagrange et Monge ! On n'aurait pu viser plus haut ...
Mais une autre considération a joué dans l'affirmation de cette pseudo-filiation :
elle a permis d'ancrer dans la Révolution une des institutions-phares
de notre République.
Malgré l'échec de cette école de l'An III, le physicien, astronome et mathématicien
Jean-Baptiste Biot dira (d'après Wikipedia, à vérifier) qu'elle fut
" une vaste colonne de lumière qui, sortie tout à coup au milieu de ce pays désolé,
s'éleva si haut, que son éclat immense put couvrir la France entière
et éclairer l'avenir ".
Source : Bruno Belhoste,
Le bicentenaire de l'École Normale Supérieure. Entre histoire et mémoire.
Histoire de l'éducation, 1996, Vol. 69, N°1, pp. 81-86.
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2.
Voir à ce sujet Bergeret, Roger, Les Amis du vieux Saint-Claude, hors-série
Le Haut-Jura et la Révolution, Chronologie narrative et sources,
et Bergeret, Roger, Les Sans-Culottes de Saint-Claude, chronique théâtrale, 1989.
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3.
Archives parlementaires, première série, t LXXXIV, séances du 9 au 25 pluviôse an I,
éd. CNRS, Bibl. nat., 4Lle 57 184.
Le discours de Clerc à la Convention est reproduit intégralement dans
Bergeret, Roger, Les Amis du vieux Saint-Claude, hors-série
Le Haut-Jura et la Révolution, La Révolution à Saint-Claude.
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4.
Ce premier ouvrage de Clerc est perdu, mais était connu hors du Jura notamment
par le jury d’instruction du département de l’Ain et probablement par l'astronome
et mathématicien Lalande. Arch. Nat., F 17, 20434, F. Clerc, 4.
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5.
Clerc, François, Instruction sur les mesures républicaines et les mesures anciennes
du département de l'Ain, Bourg-en-Bresse, Dufour et Josserand, an VIII.
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6.
Musée Ampère de Poleymieux, man. désigné Clerc et Lalande : billet de la main de Clerc,
signé par lui et Lalande, contenant une brève analyse de l'ouvrage de Ampère
pour l'envoi à l'Institut.
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7.
Sans doute n'est-il pas inutile de définir toutes ces institutions nationales ...
L'Académie Française fut créée en 1635 par Richelieu, fut complétée en 1663 grâce
à Colbert par l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, et par l'Académie des Sciences
en 1666. S'y ajouta après 1671 l'Académie des Beaux-Arts, réunion d'académies plus
spécialisées. Tout cela fut dissout par la Révolution, mais en 1795 on créa l'Institut
de France, composé de trois, puis de quatre, puis de cinq classes à partir de 1832.
Entre temps, en 1816, les "classes" avaient repris leur nom historique : "académies" !
Aujourd'hui, l'Institut est toujours là, et regroupe donc les cinq académies (la cinquième
étant l'Académie des Sciences Morales et Politiques, supprimée par Bonaparte mais
rétablie par Guizot en 1832), tout en respectant leur indépendance.
Nous sommes en France : pourquoi faire simple, si on peut s'en passer ?
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8.
Rapport sur deux ouvrages de M. Clerc, présentés à l'Académie de Lyon par André Ampère,
manuscrit d'Ampère, 21 messidor an XII, Académie des Sciences et Lettres de Lyon, man. 188 .
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9.
Quinet, Edgard, Histoire de mes idées , 1858, éd. Nouvelle bibliothèque romantique,
Flammarion, 1972, p 160-163.
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10.
Clerc, François, Observations météorologiques pour les années 1817, 1818, 1819,
tableaux manuscrits, conservés aux Archives Départementales du Rhône.
L’observatoire de Lyon conserve certains instruments et des originaux de travaux
astronomiques de Clerc.
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11.
Clerc, François, Sur une formule des éléments d'algèbre destinée aux lycées,
Ac.Sc. et L. de Lyon, man. 200, Fo 42 . Clerc exposa plus tard son projet à Mr Rambaud,
maire de Lyon, inspirant ainsi la création de l’une des premières caisses d'épargne.
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Personnes qui ont apporté leur concours à la création de cet article
Par ordre alphabétique : Gilles Adam, Roger Bergeret, ...
Mise à jour du 28 juillet 2016, 17h